En 1978, une vingtaine de cinéphiles, militants de l'éducation populaire, organisent un festival de cinéma dédié aux minorités nationales avec une double vocation qui, quarante ans après, reste toujours d'actualité : d'une part, faire découvrir les peuples invités à travers leur cinématographie et d'autre part, offrir un panorama de la production bretonne.
A Douarnenez cette année-là, le peuple québecois est à l'honneur; le parti québecois qui prône la souveraineté, vient de gagner les élections. Le succès est tel que l'aventure se poursuit en 1979 avec les Amérindiens. Le Festival des minorités nationales devient en 1989 le Festival de Cinéma de Douarnenez.
Ce changement de nom marque alors la volonté de distinguer l'affirmation d'une identité des dérives nationalistes. Le festival anticipe ainsi l'éclatement de la Yougoslavie. Il s'avère encore précurseur lorsqu'en 1986, les Catalans suscitent des débats qui agitent l'Espagne aujourd'hui. Ainsi que le disait une réalisatrice Amérindienne « Je suis optimiste, on va vers un endroit où l'on n'est jamais allé. »
Et chaque année depuis quarante ans, passer une semaine à Douarnenez, au mois d'août, contribue à rendre optimiste le reste du temps. Non que le Festival de cinéma se livre à un récit enchanteur du monde, loin de là, mais l'on y rencontre "en vrai" et à l'écran des personnes appartenant à des peuples qui ne figurent pas au palmarès des gagnants mais qui ne perdent jamais l'énergie de se battre.
A Douarnenez cette année-là, le peuple québecois est à l'honneur; le parti québecois qui prône la souveraineté, vient de gagner les élections. Le succès est tel que l'aventure se poursuit en 1979 avec les Amérindiens. Le Festival des minorités nationales devient en 1989 le Festival de Cinéma de Douarnenez.
Ce changement de nom marque alors la volonté de distinguer l'affirmation d'une identité des dérives nationalistes. Le festival anticipe ainsi l'éclatement de la Yougoslavie. Il s'avère encore précurseur lorsqu'en 1986, les Catalans suscitent des débats qui agitent l'Espagne aujourd'hui. Ainsi que le disait une réalisatrice Amérindienne « Je suis optimiste, on va vers un endroit où l'on n'est jamais allé. »
Et chaque année depuis quarante ans, passer une semaine à Douarnenez, au mois d'août, contribue à rendre optimiste le reste du temps. Non que le Festival de cinéma se livre à un récit enchanteur du monde, loin de là, mais l'on y rencontre "en vrai" et à l'écran des personnes appartenant à des peuples qui ne figurent pas au palmarès des gagnants mais qui ne perdent jamais l'énergie de se battre.
Yiddish, Kurdes, Inuits, Berbères, Rroms, LGBTQI, sourds…
Ici, les VIP n'existent pas. Les invités, professionnels du 7ème art de tous les continents sont hébergés par des bénévoles et passent plusieurs jours au festival. La convivialité règne dans cet espace unique en France où se vit l'utopie d'un monde sans racisme et sans condescendance. Les réalisateurs Amos Gitaï, Tony Gatlif, Robert Guédiguian, Rity Panh et de nombreux autres moins connus y ont montré leurs films et surtout on a pu discuter avec chacun lors des débats du matin à la MJC ou sur la place autour d'un verre.
Au cinéma sont associées politique, littérature, musique. La parole est donnée à des minorités culturelles - Yiddish, Kurdes, Inuits, Berbères, Rroms - sexuelles - LGBTQI- , aux sourds. Le festival est aussi la vitrine du cinéma et de l'audiovisuel bretons dont il a encouragé l'émergence. En 2018, la commission a reçu 106 films; elle en a choisi 29 qui seront projetés tout au long de la semaine.
Le livre de Gérard Alle et Caroline Troin, remarquablement édité par Locus Solus, se lit comme un roman, celui d'une exceptionnelle aventure collective, humaine, artistique, politique et engagée d'un Festival qui non seulement fait penser mais peut faire bouger les vies.
Au cinéma sont associées politique, littérature, musique. La parole est donnée à des minorités culturelles - Yiddish, Kurdes, Inuits, Berbères, Rroms - sexuelles - LGBTQI- , aux sourds. Le festival est aussi la vitrine du cinéma et de l'audiovisuel bretons dont il a encouragé l'émergence. En 2018, la commission a reçu 106 films; elle en a choisi 29 qui seront projetés tout au long de la semaine.
Le livre de Gérard Alle et Caroline Troin, remarquablement édité par Locus Solus, se lit comme un roman, celui d'une exceptionnelle aventure collective, humaine, artistique, politique et engagée d'un Festival qui non seulement fait penser mais peut faire bouger les vies.
De quatre à six pages sont consacrées à chaque année. Des cahiers hors-texte en couleur d'affiches, de photos accompagnent le récit. L'on y reconnaîtra toutes celles et tous ceux qui ont fait le festival et lui ont insufflé une énergie rare : réalisateurs, salariés, bénévoles.
Un tel ouvrage manquait tant au rayon cinéma des librairies et des bibliothèques qu'au cœur des festivaliers de plus en plus nombreux chaque année.
Paula Fourdeux.
"Les yeux grands ouverts", de Gérard Alle et Caroline Troin, Ed. Locus Solus. 25 €.
Le prochain festival, du 17 au 25 août, est consacré aux "Peuples des Congos". Voir le site du festival
A relire sur Histoires Ordinaires, le portrait de Caroline Troin
Un tel ouvrage manquait tant au rayon cinéma des librairies et des bibliothèques qu'au cœur des festivaliers de plus en plus nombreux chaque année.
Paula Fourdeux.
"Les yeux grands ouverts", de Gérard Alle et Caroline Troin, Ed. Locus Solus. 25 €.
Le prochain festival, du 17 au 25 août, est consacré aux "Peuples des Congos". Voir le site du festival
A relire sur Histoires Ordinaires, le portrait de Caroline Troin