Citation de Jérôme Cadet, journaliste, dans « l'invité du week-end », de France Inter, dimanche 20 janvier 2022 (2)
20220224 Ces anglicismes qui pullulent....mp3 (3.55 Mo)
L'Académie Française vient de publier un document (1) à charge sur les anglicismes, ces mots empruntés à l'anglais et utilisés dans la langue française. Le principal problème : une grande partie des citoyens ne comprend pas ces mots, ni les phrases où ils s'insèrent. D'où une difficulté dans les échanges, les discussions. À partir de ce constat, l'Académie émet quelques préconisations qui s’articulent autour de la qualité de la langue et la clarté du discours.
Le constat : trop de mots anglais sont utilisés là ou l'équivalent français existe. Le rapport pointe de nombreux exemples dans les administrations, les mairies, offices de tourismes, écoles, universités, musées, entreprises publiques ou privées... Mais les médias ne sont pas recensés dans ce document centré sur la communication des institutions : ils participent pourtant à cette dérive.
L'académie signale d'abord « de purs slogans destinés à attirer l’attention (I love Nice ; Only Lyon), mais dont la compréhension par le public ne semble pas toujours garantie (Made for sharing ; Sarthe me up) ».
Certains mots concernent le lexique : « le choix répété d’anglicismes, qu’on peut considérer comme relevant du tic de langage avec des terminaisons en -ing : cocooning ; coworking ; tracking, pour traçage ; upcycling, pour surcyclage ».
D'autres aspects touchent la structure de la langue : « l’inversion de l’ordre des mots (un business model ; Mon French Mag ; un QR code) ». Mais aussi des suites de mots « en cascade », sans mots de liaison, rendant la lecture et la compréhension difficiles, voire hasardeuses (ALL - Accor Live Limitless ; crowdsourcing affluence voyageurs).
Pourquoi ces utilisations de mots anglais ? Pour un communicant, il est, sans doute,plus facile de reprendre un terme sans chercher le mot ou la tournure en français. Dans la communication des entreprises ou collectivité c'est plus « moderne », plus « jeune ». Dans les conversations entre amis, un anglicisme ajoute une touche de snobisme. Nos cousins québecois doivent, davantage que nous, lutter pour l'utilisation de leur langue. Ils ont inventé de nouveaux mots comme le magasinage ou la fin de semaine...
Bien sûr le français évolue, notamment grâce aux pratiques des gens quand ils conversent entre eux. Le plus important n'est-il pas de se comprendre ? Est-ce aux entreprises ou collectivités d'imposer un tel langage ?
Il est très utile, voire nécessaire de parler anglais, de bien l'apprendre à l'école. C'est un important véhicule des relations entre les peuples, à côté d'autres langues. Déjà de nombreux anglicismes sont intégrés dans la langue française, mais il ne doit pas insidieusement se développer au détriment des langues traditionnelles ni s'immiscer dans le langage courant.
JFB
(1) Rapport de la commission d’étude sur la communication institutionnelle en langue française.
(2) L'invité du week-end France inter., dimanche 20 janvier 2022. Antoine Compagnon : "On est sidérés de cette accumulation" d'anglicisme dans la communication institutionnelle"
Le constat : trop de mots anglais sont utilisés là ou l'équivalent français existe. Le rapport pointe de nombreux exemples dans les administrations, les mairies, offices de tourismes, écoles, universités, musées, entreprises publiques ou privées... Mais les médias ne sont pas recensés dans ce document centré sur la communication des institutions : ils participent pourtant à cette dérive.
L'académie signale d'abord « de purs slogans destinés à attirer l’attention (I love Nice ; Only Lyon), mais dont la compréhension par le public ne semble pas toujours garantie (Made for sharing ; Sarthe me up) ».
Certains mots concernent le lexique : « le choix répété d’anglicismes, qu’on peut considérer comme relevant du tic de langage avec des terminaisons en -ing : cocooning ; coworking ; tracking, pour traçage ; upcycling, pour surcyclage ».
D'autres aspects touchent la structure de la langue : « l’inversion de l’ordre des mots (un business model ; Mon French Mag ; un QR code) ». Mais aussi des suites de mots « en cascade », sans mots de liaison, rendant la lecture et la compréhension difficiles, voire hasardeuses (ALL - Accor Live Limitless ; crowdsourcing affluence voyageurs).
Pourquoi ces utilisations de mots anglais ? Pour un communicant, il est, sans doute,plus facile de reprendre un terme sans chercher le mot ou la tournure en français. Dans la communication des entreprises ou collectivité c'est plus « moderne », plus « jeune ». Dans les conversations entre amis, un anglicisme ajoute une touche de snobisme. Nos cousins québecois doivent, davantage que nous, lutter pour l'utilisation de leur langue. Ils ont inventé de nouveaux mots comme le magasinage ou la fin de semaine...
Bien sûr le français évolue, notamment grâce aux pratiques des gens quand ils conversent entre eux. Le plus important n'est-il pas de se comprendre ? Est-ce aux entreprises ou collectivités d'imposer un tel langage ?
Il est très utile, voire nécessaire de parler anglais, de bien l'apprendre à l'école. C'est un important véhicule des relations entre les peuples, à côté d'autres langues. Déjà de nombreux anglicismes sont intégrés dans la langue française, mais il ne doit pas insidieusement se développer au détriment des langues traditionnelles ni s'immiscer dans le langage courant.
JFB
(1) Rapport de la commission d’étude sur la communication institutionnelle en langue française.
(2) L'invité du week-end France inter., dimanche 20 janvier 2022. Antoine Compagnon : "On est sidérés de cette accumulation" d'anglicisme dans la communication institutionnelle"