L'écrivaine
« J'ai trente-trois ans, je suis auteure et metteure en scène de théâtre dans la compagnie " Lumière d'août ", je suis militante féministe. J'écris des textes, je monte des spectacles dont un certain nombre traite du féminisme. Je passe beaucoup de temps à militer, à faire des réunions, parfois à écrire des tracts. » Le cadre est posé en quelques mots. Ses yeux sont comme des billes de soleil, sa bouche éclate en sourires et sa tête virevolte sans cesse. Elle est attentive aux questions, fronce parfois des sourcils, laisse passer le silence, déroule son parcours et s'en étonne elle-même.
Depuis toute petite, elle veut être journaliste ou prof ou écrivain. Amoureuse de l'écriture et de la littérature, elle fait deux années de classes préparatoires, deux années « d'immersion dans les livres et le savoir mais aussi de conditionnement idéologique où on vous dit " vous êtes l'élite de la nation, les autres ne sont que des médiocres" , c'est immonde d'un point de vue idéologique. »
Elle entre à l'université. Déçue d' « un enseignement de la littérature peu en prise avec le monde d'aujourd'hui », elle décide, à 21 ans, d'aller faire sa maîtrise en Italie, passionnée par le théâtre politique de Dario Fo et de sa compagne Franca Rame. « Cela m'intéressait d'aller à la rencontre de "vieux" qui n'avaient pas changé de cap idéologique depuis les années 70, contrairement à tous ceux qui ont viré de bord. Cela fait beaucoup de bien de voir des militants de longue date qui ne transigent pas. »
Journaliste ? Elle a laissé tomber : l'écriture sous pression, c'était trop de stress. « Du journalisme, j'ai gardé cette rencontre entre l'écriture et ma préoccupation d'être au cœur de l'actualité sociale et politique. » Prof ? Elle l'a été deux ans, « une très belle expérience de transmission » dit-elle, qu'elle retrouve dans les ateliers d'écriture et les cours d'art du spectacle qu'elle anime. Que reste-t-il ? Marine, l'écrivaine ! Et ce sera avec le théâtre politique...
Depuis toute petite, elle veut être journaliste ou prof ou écrivain. Amoureuse de l'écriture et de la littérature, elle fait deux années de classes préparatoires, deux années « d'immersion dans les livres et le savoir mais aussi de conditionnement idéologique où on vous dit " vous êtes l'élite de la nation, les autres ne sont que des médiocres" , c'est immonde d'un point de vue idéologique. »
Elle entre à l'université. Déçue d' « un enseignement de la littérature peu en prise avec le monde d'aujourd'hui », elle décide, à 21 ans, d'aller faire sa maîtrise en Italie, passionnée par le théâtre politique de Dario Fo et de sa compagne Franca Rame. « Cela m'intéressait d'aller à la rencontre de "vieux" qui n'avaient pas changé de cap idéologique depuis les années 70, contrairement à tous ceux qui ont viré de bord. Cela fait beaucoup de bien de voir des militants de longue date qui ne transigent pas. »
Journaliste ? Elle a laissé tomber : l'écriture sous pression, c'était trop de stress. « Du journalisme, j'ai gardé cette rencontre entre l'écriture et ma préoccupation d'être au cœur de l'actualité sociale et politique. » Prof ? Elle l'a été deux ans, « une très belle expérience de transmission » dit-elle, qu'elle retrouve dans les ateliers d'écriture et les cours d'art du spectacle qu'elle anime. Que reste-t-il ? Marine, l'écrivaine ! Et ce sera avec le théâtre politique...
« J'ai des choses à dire »
« Avec le théâtre, on peut porter une parole qui va tout de suite faire un silence. Le théâtre permet l'immédiateté. » De retour en France, elle organise avec d'autres, petits cabarets et lectures dans la rue « avec ce désir d'aller vers les gens, de faire entrer la littérature dans l'espace public »
En 2000, avec Roland Fichet, directeur de la compagnie de théâtre La Folle Pensée à Saint Brieuc, rencontré lors d'un atelier d'écriture, elle travaille comme dramaturge : « J'accompagnais le travail artistique, cherchais des documents, analysais les pièces, assistais le metteur en scène et écrivais des articles. » Ce travail sur l'écriture des autres lui « redonne le courage et la liberté d'écrire, lui ouvre des possibles. »
« C'est difficile d'écrire, c'est angoissant », ajoute-t-elle après un silence. Roland Fichet lui donne sa chance ainsi qu'à une dizaine de jeunes auteurs comme elle. Il leur laisse l'espace et le temps de l'écriture.
« Etre entre jeunes auteurs nous a permis de nous "mettre en critique". » Roland Fichet leur passe commande. Certains textes sont montés et mis en scène au théâtre de La Passerelle à Saint Brieuc. Un sacré coup de pouce pour entrer dans le monde professionnel. Etre reconnue par ses pairs, recevoir des prix nationaux : cela donne « la vision de la valeur de ce qu'on fait »
C'est à six auteur/e/s qu'ils vont sauter le pas de la professionnalisation et lancer la compagnie « Lumière d'août ». Contrainte de produire plus mais aussi stimulation : « Se dire " j'écris, je suis auteure " m'a ouvert la porte, m'a obligée à m'assumer comme auteure... Ce qui me pousse à écrire c'est que j'ai des choses à dire, c'est mon moteur. »
Elle s'inscrit en thèse, pas encore prête à choisir entre l'université et l'écriture théâtrale. « J'aime laisser les portes ouvertes. J'aime être dans l'entre-deux, garder différentes identités. J'ai mis du temps à choisir : aujourd'hui, j'ai abandonné ma thèse. C'était plus urgent de faire tourner la compagnie, d'écrire des textes, de faire des mises en scène. »
En 2000, avec Roland Fichet, directeur de la compagnie de théâtre La Folle Pensée à Saint Brieuc, rencontré lors d'un atelier d'écriture, elle travaille comme dramaturge : « J'accompagnais le travail artistique, cherchais des documents, analysais les pièces, assistais le metteur en scène et écrivais des articles. » Ce travail sur l'écriture des autres lui « redonne le courage et la liberté d'écrire, lui ouvre des possibles. »
« C'est difficile d'écrire, c'est angoissant », ajoute-t-elle après un silence. Roland Fichet lui donne sa chance ainsi qu'à une dizaine de jeunes auteurs comme elle. Il leur laisse l'espace et le temps de l'écriture.
« Etre entre jeunes auteurs nous a permis de nous "mettre en critique". » Roland Fichet leur passe commande. Certains textes sont montés et mis en scène au théâtre de La Passerelle à Saint Brieuc. Un sacré coup de pouce pour entrer dans le monde professionnel. Etre reconnue par ses pairs, recevoir des prix nationaux : cela donne « la vision de la valeur de ce qu'on fait »
C'est à six auteur/e/s qu'ils vont sauter le pas de la professionnalisation et lancer la compagnie « Lumière d'août ». Contrainte de produire plus mais aussi stimulation : « Se dire " j'écris, je suis auteure " m'a ouvert la porte, m'a obligée à m'assumer comme auteure... Ce qui me pousse à écrire c'est que j'ai des choses à dire, c'est mon moteur. »
Elle s'inscrit en thèse, pas encore prête à choisir entre l'université et l'écriture théâtrale. « J'aime laisser les portes ouvertes. J'aime être dans l'entre-deux, garder différentes identités. J'ai mis du temps à choisir : aujourd'hui, j'ai abandonné ma thèse. C'était plus urgent de faire tourner la compagnie, d'écrire des textes, de faire des mises en scène. »
La marche de nuit des femmes
« J'ai toujours été féministe mais je l'ai découvert assez tard. » Il a lui a fallu d'abord combattre ce qu'elle appelle l'effet-repoussoir du "Je ne suis pas féministe mais..." " Ce truc, c'est un combat dépassé, ridicule." " Elles sont toutes hystériques ces nanas..." Des stéréotypes bien rôdés et bien pratiques, cultivés par un système dominant, pour mettre dans des cases-repoussoirs de vrais problèmes.
« J'ai toujours eu le désir de militer. J'ai cherché, je me suis engagée mais j'ai souvent été déçue. " Encartez-vous " ce n'est pas mon esprit. » Et puis, un jour, des militantes lancent un groupe féministe non mixte. Ses amies l'y entraînent. « J'avais un peu honte au début : cela me donnait l'impression de militer " pour soi ". Cela m'apparaissait comme un combat secondaire, pas très noble par rapport aux grandes causes. Puis il y a eu une sorte de révélation, une découverte : la marche de nuit des femmes. »
A l'heure de la fête du samedi soir, elles déambulent à soixante dans les rues animées du centre de Rennes : arrêt devant la mairie pour dénoncer le peu de représentativité des femmes dans la vie politique, arrêt devant une boutique de lingerie pour parler de publicité sexiste, arrêt devant un grand magasin pour mettre le doigt sur la précarité des femmes au travail, arrêt sur la Place Saint Anne pour s'insurger contre les agressions verbales et physiques dans l'espace public. Avec banderoles et musique, la manifestation est plutôt bon enfant et festive. Et pourtant... « Toute la soirée, on s'est fait enquiquiner : des ados nous foncent dessus avec leur vélo, les pères de famille viennent interrompre les prises de paroles, interpellations, insultes... »
Marine Bachelot ne comprend pas : Quelle liberté de parole pour les femmes ? « Il n'y a pas eu de transgressions pendant la marche. » Alors, pourquoi cette violence?
« J'ai toujours eu le désir de militer. J'ai cherché, je me suis engagée mais j'ai souvent été déçue. " Encartez-vous " ce n'est pas mon esprit. » Et puis, un jour, des militantes lancent un groupe féministe non mixte. Ses amies l'y entraînent. « J'avais un peu honte au début : cela me donnait l'impression de militer " pour soi ". Cela m'apparaissait comme un combat secondaire, pas très noble par rapport aux grandes causes. Puis il y a eu une sorte de révélation, une découverte : la marche de nuit des femmes. »
A l'heure de la fête du samedi soir, elles déambulent à soixante dans les rues animées du centre de Rennes : arrêt devant la mairie pour dénoncer le peu de représentativité des femmes dans la vie politique, arrêt devant une boutique de lingerie pour parler de publicité sexiste, arrêt devant un grand magasin pour mettre le doigt sur la précarité des femmes au travail, arrêt sur la Place Saint Anne pour s'insurger contre les agressions verbales et physiques dans l'espace public. Avec banderoles et musique, la manifestation est plutôt bon enfant et festive. Et pourtant... « Toute la soirée, on s'est fait enquiquiner : des ados nous foncent dessus avec leur vélo, les pères de famille viennent interrompre les prises de paroles, interpellations, insultes... »
Marine Bachelot ne comprend pas : Quelle liberté de parole pour les femmes ? « Il n'y a pas eu de transgressions pendant la marche. » Alors, pourquoi cette violence?
La parole se libère
Marine se retranche. Elle lit beaucoup, écoute et confronte, débat et affine ses positions. Elle creuse les chemins des « féminismes ». Les paroles emprisonnées des femmes « commencent doucement à contaminer » son travail artistique.
En 2009, à plusieurs, elles préparent des lectures-débats, « lectures "cheval de bataille" pour traiter de questions politiques et sociales ».
Dans le même temps, à partir de témoignages, elle écrit et met en scène l'histoire des femmes de "mauvaise vie" du Foyer Saint Cyr de Rennes, tenu par des religieuses jusqu'en 1976. « Les femmes y lavaient leurs péchés comme elles y lavaient le linge de la bourgeoisie. Victimes d'incestes et de viols, culpabilisées, exploitées, les murs qui les enfermaient étaient ceux aussi qui les protégeaient. Ce ne sont pas les auteurs de violence que l'on enferme, mais elles. »
Le spectacle, en plein air, sur les pas des femmes, amène le public à traverser l'espace et le temps. « D'anciennes pensionnaires ont repris contact avec moi. Certaines sont encore muettes sur cet enfermement. La règle était le silence. C'est une parole à réinventer, à mettre en résonnance avec aujourd'hui. Je mélange volontairement les temps, du passé au présent. Mon entrée dans le féminisme, cela a été de voir émerger la réalité des violences faites aux femmes. Si on ne parle pas, cela n'existe pas. Si on en parle, la parole se libère. »
En 2009, à plusieurs, elles préparent des lectures-débats, « lectures "cheval de bataille" pour traiter de questions politiques et sociales ».
Dans le même temps, à partir de témoignages, elle écrit et met en scène l'histoire des femmes de "mauvaise vie" du Foyer Saint Cyr de Rennes, tenu par des religieuses jusqu'en 1976. « Les femmes y lavaient leurs péchés comme elles y lavaient le linge de la bourgeoisie. Victimes d'incestes et de viols, culpabilisées, exploitées, les murs qui les enfermaient étaient ceux aussi qui les protégeaient. Ce ne sont pas les auteurs de violence que l'on enferme, mais elles. »
Le spectacle, en plein air, sur les pas des femmes, amène le public à traverser l'espace et le temps. « D'anciennes pensionnaires ont repris contact avec moi. Certaines sont encore muettes sur cet enfermement. La règle était le silence. C'est une parole à réinventer, à mettre en résonnance avec aujourd'hui. Je mélange volontairement les temps, du passé au présent. Mon entrée dans le féminisme, cela a été de voir émerger la réalité des violences faites aux femmes. Si on ne parle pas, cela n'existe pas. Si on en parle, la parole se libère. »
Le pouvoir du collectif
« J'ai conscience de l'histoire que je porte en tant que femme. » La voix de Marine est ferme et assurée : « Les textes du Mouvement de Libération des Femmes, je les vis. Ce sont des analyses pertinentes et percutantes à réutiliser aujourd'hui car rien n'a fondamentalement changé. » Certes, les femmes disposent de textes législatifs pour les protéger, certes l'avortement est encore possible, certes les problèmes sont pointés comme ceux de la précarité, de l'égalité...mais « dans les mentalités, cela ne veut pas changer »
Même les amis, pourtant bien conscients des enjeux, lui renvoient le côté dépassé du combat féministe. « Quand je commence à devenir très féministe, je mets tout en question : qui a le pouvoir de la parole ? A cela, on me répond : "Si tu as du mal, c'est ton problème." Regardez qui a le plus la parole ce sont les hommes. Nous le constatons dans tous les groupes, au travail, en politique, ce sont eux qui prennent la parole, qui décident... L'expérience des collectifs féministes me montrent que là, par contre, je suis à l'aise pour prendre la parole, pour avancer mes idées. Cela agit comme un véritable entraînement. »
Même les amis, pourtant bien conscients des enjeux, lui renvoient le côté dépassé du combat féministe. « Quand je commence à devenir très féministe, je mets tout en question : qui a le pouvoir de la parole ? A cela, on me répond : "Si tu as du mal, c'est ton problème." Regardez qui a le plus la parole ce sont les hommes. Nous le constatons dans tous les groupes, au travail, en politique, ce sont eux qui prennent la parole, qui décident... L'expérience des collectifs féministes me montrent que là, par contre, je suis à l'aise pour prendre la parole, pour avancer mes idées. Cela agit comme un véritable entraînement. »
Le féminisme, un combat lié aux autres combats
Marine Bachelot explore, interroge et libère la parole des femmes. Elle nourrit son écriture de ses lectures et de ses expériences : « On écrit avec ce qu'on vit. Etre une femme, cela porte des questions. »
Celles de la prostitution et du foulard en sont, à la croisée du sexisme et du racisme. « Aujourd'hui, on stigmatise et on exclut des femmes de l'espace public, et cela au nom du féminisme. C'est très problématique. » Pour comprendre, elle dialogue avec des féministes musulmanes.
La rencontre avec les luttes des femmes lui a fait « reconfigurer plein de choses ». Aujourd'hui, son combat féministe est un combat contre toutes les dominations : « Je me suis débarrassée de cette culpabilité que j'appelais "le combat pour son nombril". C'est un combat lié aux autres combats. Analyser le monde en terme de féminismee, c'est faire le lien avec les questions du racisme, de l'homophobie, des rapports de classe... »
Marie-Anne Divet
Celles de la prostitution et du foulard en sont, à la croisée du sexisme et du racisme. « Aujourd'hui, on stigmatise et on exclut des femmes de l'espace public, et cela au nom du féminisme. C'est très problématique. » Pour comprendre, elle dialogue avec des féministes musulmanes.
La rencontre avec les luttes des femmes lui a fait « reconfigurer plein de choses ». Aujourd'hui, son combat féministe est un combat contre toutes les dominations : « Je me suis débarrassée de cette culpabilité que j'appelais "le combat pour son nombril". C'est un combat lié aux autres combats. Analyser le monde en terme de féminismee, c'est faire le lien avec les questions du racisme, de l'homophobie, des rapports de classe... »
Marie-Anne Divet
Oeuvres de Marine Bachelot
Le projet « Féministes ? » :
Trois créations théâtrales : "La femme, ce continent noir...", " Histoires de femmes et de lessives ", " A la racine ". Des lectures-débats : "Cheval de bataille/Combats féministes", "Cheval de bataille/Féminismes face au sexisme et au racisme".
Des dossiers spécifiques existent pour chacun des spectacles disponibles à la Compagnie Lumière d'Août
Quelques textes :
"Artemisia vulgaris", pièce lauréate de l’Aide à la création du Centre National du Théâtre (2007).
"La place du chien" (sitcom canin et post-colonial), pièce lauréate de l’Aide à l’écriture de la SACD-Beaumarchais. "Parc des expulsions" et "Tabaski", en réponse à des commandes d’Alexandre Koutchevsky pour "Ciel dans la ville", pièces créées en 2007 et 2010 dans les zones aéroportuaires de Saint Jacques de la Lande et de Bamako (Mali). "Elle/Cécilia" en réponse à une commande de Charlie Windelschmidt, créé en mars 2008 au Théâtre de Poche de Hédé.
Le projet « Féministes ? » :
Trois créations théâtrales : "La femme, ce continent noir...", " Histoires de femmes et de lessives ", " A la racine ". Des lectures-débats : "Cheval de bataille/Combats féministes", "Cheval de bataille/Féminismes face au sexisme et au racisme".
Des dossiers spécifiques existent pour chacun des spectacles disponibles à la Compagnie Lumière d'Août
Quelques textes :
"Artemisia vulgaris", pièce lauréate de l’Aide à la création du Centre National du Théâtre (2007).
"La place du chien" (sitcom canin et post-colonial), pièce lauréate de l’Aide à l’écriture de la SACD-Beaumarchais. "Parc des expulsions" et "Tabaski", en réponse à des commandes d’Alexandre Koutchevsky pour "Ciel dans la ville", pièces créées en 2007 et 2010 dans les zones aéroportuaires de Saint Jacques de la Lande et de Bamako (Mali). "Elle/Cécilia" en réponse à une commande de Charlie Windelschmidt, créé en mars 2008 au Théâtre de Poche de Hédé.