Jean-Pierre Nédélec, de Douarnenez, qui est un ami fidèle d'Histoires Ordinaires, est en colère. Le 20 novembre, à l'Assemblée, les députés se sont prononcés sur un amendement facilitant la possibilité, pour un département, de rejoindre la région qu’il souhaite. Facilitant, par exemple, le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Seuls six députés de gauche bretons sur quatorze étaient présents, or il a manqué six voix pour que l'amendement soit voté, s'indigne-t-il. Il a décidé d'exprimer sa colère dans une lettre ouverte à sa députée en invitant les Bretons pareillement concernés à en faire autant.
« Madame ma Députée,
Sauriez-vous mesurer l’effarement de ceux qui ont contribué à vous réélire parlementaire en apprenant que vous étiez absente de l’Hémicycle (...) ce jeudi 20 novembre 2014, quand il s’est agi de voter pour ou contre l’assouplissement de la procédure, qui aurait enfin permis aux habitants de Loire-Atlantique de se prononcer sur le principe de son rattachement (ou non) à la Bretagne.
Et ne venez pas prétendre que vous étiez en commission, dans votre circonscription, ou au coupage de ruban pour je ne sais quelle inauguration de pot-de-fleur… Chacun gère ses priorités ! Votre fuite et celle de vos méprisables collègues m’a d’abord laissé sans voix. Mais le citoyen – ce cave, sans doute à vos yeux- se rebiffe (...)
Comme de très nombreux électeurs, qui vous ont apporté leur suffrage, j’ai participé à la quasi-totalité des impressionnantes manifestations qui n’ont cessé de réclamer, depuis plus de trente ans, le retour à une Bretagne digne, où Nantes serait enfin de retour au bercail, d’où elle avait été retirée sous le régime de Vichy.
Ayant habité et travaillé à Nantes, pendant une dizaine d’années, j’ai pu observer les minables stratégies de Jean-Marc Ayrault (par ailleurs maire apprécié) pour tenter de nier la bretonnité de sa Ville : médiocre tentative pour rebaptiser le Château des Ducs de Bretagne, en château de Nantes, absence de la moindre Histoire de Bretagne, parmi les livres proposés par la librairie du Château, lors de sa réouverture ; mais vous n’empêcherez pas que les armes de la Ville de Rezé-les-Nantes, au sud de la Loire, comportent nos hermines…
Qui représentez-vous, quand vous vous asseyez, bien silencieuse, admettez-le, sur votre banc à l’Assemblée ? Vos électeurs ? Votre circonscription ? Ou les intérêts politiques très particuliers de l’actuel ministre de la Défense ? Peut-être, à l’imitation de Madame Lebranchu, découvrez –vous que, contrairement à ce que vous conveniez depuis des dizaines d’années, la Bretagne retrouvée est contraire aux ambitions de quelques-uns de vos maîtres partisans ?
Je m’interroge encore sur votre conception (et celle de vos collègues bretons absents de l’Hémicycle le 20 novembre dernier) de la Démocratie, puisque vous l’avez tristement bafouée, ces derniers mois, en ne vous exprimant pas publiquement sur ce sujet de la réunification, ne serait-ce qu’en provoquant une rencontre publique, fût-ce pour exprimer vos doutes, vos réserves soudaines. Lâcheté, Madame !
Vous n’êtes pas digne de me représenter !
Et j’affirme ceci : dans deux mois j’aurai 69 ans. J’ai toujours voté à gauche (sauf, hélas ! au second tour de la présidentielle de 2002). Je m’engage, pour les cinq ans qui viennent, à ne plus donner ma voix, au second tour, aux candidats du P.S., quelle que soit l’élection (sauf duel avec l’extrême droite, évidemment). Je voterai blanc ou nul ; et ne venez pas me dire que je fais ainsi le jeu de la droite. C’est vous et vous seule, ainsi que vos amis fuyards, qui porterez ce fardeau, puisque, par votre inconséquence, vous nous privez d’une vraie Bretagne, pour, sans doute, plusieurs dizaines d’années encore.
Croyez, chère Madame, à mon respect bien différé. »
« Madame ma Députée,
Sauriez-vous mesurer l’effarement de ceux qui ont contribué à vous réélire parlementaire en apprenant que vous étiez absente de l’Hémicycle (...) ce jeudi 20 novembre 2014, quand il s’est agi de voter pour ou contre l’assouplissement de la procédure, qui aurait enfin permis aux habitants de Loire-Atlantique de se prononcer sur le principe de son rattachement (ou non) à la Bretagne.
Et ne venez pas prétendre que vous étiez en commission, dans votre circonscription, ou au coupage de ruban pour je ne sais quelle inauguration de pot-de-fleur… Chacun gère ses priorités ! Votre fuite et celle de vos méprisables collègues m’a d’abord laissé sans voix. Mais le citoyen – ce cave, sans doute à vos yeux- se rebiffe (...)
Comme de très nombreux électeurs, qui vous ont apporté leur suffrage, j’ai participé à la quasi-totalité des impressionnantes manifestations qui n’ont cessé de réclamer, depuis plus de trente ans, le retour à une Bretagne digne, où Nantes serait enfin de retour au bercail, d’où elle avait été retirée sous le régime de Vichy.
Ayant habité et travaillé à Nantes, pendant une dizaine d’années, j’ai pu observer les minables stratégies de Jean-Marc Ayrault (par ailleurs maire apprécié) pour tenter de nier la bretonnité de sa Ville : médiocre tentative pour rebaptiser le Château des Ducs de Bretagne, en château de Nantes, absence de la moindre Histoire de Bretagne, parmi les livres proposés par la librairie du Château, lors de sa réouverture ; mais vous n’empêcherez pas que les armes de la Ville de Rezé-les-Nantes, au sud de la Loire, comportent nos hermines…
Qui représentez-vous, quand vous vous asseyez, bien silencieuse, admettez-le, sur votre banc à l’Assemblée ? Vos électeurs ? Votre circonscription ? Ou les intérêts politiques très particuliers de l’actuel ministre de la Défense ? Peut-être, à l’imitation de Madame Lebranchu, découvrez –vous que, contrairement à ce que vous conveniez depuis des dizaines d’années, la Bretagne retrouvée est contraire aux ambitions de quelques-uns de vos maîtres partisans ?
Je m’interroge encore sur votre conception (et celle de vos collègues bretons absents de l’Hémicycle le 20 novembre dernier) de la Démocratie, puisque vous l’avez tristement bafouée, ces derniers mois, en ne vous exprimant pas publiquement sur ce sujet de la réunification, ne serait-ce qu’en provoquant une rencontre publique, fût-ce pour exprimer vos doutes, vos réserves soudaines. Lâcheté, Madame !
Vous n’êtes pas digne de me représenter !
Et j’affirme ceci : dans deux mois j’aurai 69 ans. J’ai toujours voté à gauche (sauf, hélas ! au second tour de la présidentielle de 2002). Je m’engage, pour les cinq ans qui viennent, à ne plus donner ma voix, au second tour, aux candidats du P.S., quelle que soit l’élection (sauf duel avec l’extrême droite, évidemment). Je voterai blanc ou nul ; et ne venez pas me dire que je fais ainsi le jeu de la droite. C’est vous et vous seule, ainsi que vos amis fuyards, qui porterez ce fardeau, puisque, par votre inconséquence, vous nous privez d’une vraie Bretagne, pour, sans doute, plusieurs dizaines d’années encore.
Croyez, chère Madame, à mon respect bien différé. »