Pain quotidien de l'actualité humaine depuis la nuit des temps, la question du blé l'est plus que jamais en ce début de millénaire. Il y a le blé symbolique qui de crise en crise - financière, sanitaire, guerrière, pétrolière...- coule chez les plus riches, levain du "Nouvel ordre mondial" vanté par Joe Biden la semaine dernière ou des coûteux rapports du cabinet McKinsey, à la Une ces jours-ci, dont se régalent les gouvernements français. Mais il y a surtout le blé, le vrai, qui nourrit tous les peuples. Et il manque cruellement depuis que les greniers ukrainien et russe sont paralysés par la guerre. Le déversement de quintaux de blé l’autre jour en Bretagne est une image infâme envoyée d’un pays riche à des populations affamées. L’armée de Poutine ne fauche pas seulement à Marioupol. Prochain acte de la tragédie : la famine arrivée déjà aux portes d’une quarantaine de pays parmi les plus pauvres du monde. Et des révoltes du pain qui, sans doute, alimenteront moins la compassion.
Michel Rouger
Michel Rouger
20220331 Le blé.mp3 (1.07 Mo)