Le thon c’est bon. Surtout relevé par un zeste de mercure. C’est en tous les cas la recette des fins cordons-bleus de la pêche industrielle. Selon l’enquête publiée par Bloom, l’ONG de défense des océans et de la pêche artisanale, sur dix boîtes de thon vendues dans les grandes surfaces européennes, une dépasse la quantité maximum de méthylmercure - nom exact de l’ingrédient - imposé par les autorités de l’Europe, lesquelles consentent des normes bien plus permissives que les recommandations des scientifiques indépendants. Le fricotage bien connu des industriels de la malbouffe avec les autorités politico-sanitaires frappe là aussi : Bloom explique bien, par exemple, comment les “experts” des géants de la pêche ont tenu la louche et le fouet dans les cuisines de l’organisme ad hoc des Nations Unies. Mieux vaut donc consommer le sandwich au thon avec modération. Les députés, qui examinent en ce moment le budget de la Sécurité sociale, seraient bien avisés aussi de débattre de temps en temps du coût des contaminations alimentaires et des moyens de lutter contre cette délinquance. A moins de faire renflouer la Sécu par les empoisonneurs.
Michel Rouger
Michel Rouger
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