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Maurepas au cœur Maurepas au cœur

Maurepas au cœur


Par des étudiant·es en journalisme de l'IEP de Rennes

Pauvre économiquement, Maurepas l’est beaucoup moins culturellement. Les nombreux migrants qui y passent et y restent font vivre ses rues et leur donnent une identité trans-nationale.

70 pays représentés, 100 langues différentes parlées. A Maurepas, les cultures cohabitent, se côtoient, parfois s’entre-mêlent. Dès les années 1980, il devient la porte d’entrée sur Rennes pour les migrants mahorais, géorgiens, kurdes et d’ailleurs. Depuis, les solidarités familiales et communautaires persistent et nombreux d’entre-eux arrivent dans la capitale bretonne par le quartier.

Emanuel habite à Maurepas depuis 2016. A 21 ans, il se sert de son expérience personnelle pour aider les gens à s’affirmer au travers de la mode et des vêtements, tout en luttant contre les stéréotypes et les préjugés.


Emanuel Illi Sirpasi, le jeune à l’aise dans ses baskets
“Je souhaite aider les gens, et notamment les plus jeunes, à s’accepter et à prendre confiance en eux.” Emanuel Ili Sirpasi, ou Manu, nous reçoit dans les locaux de l’association Keur Eskemm au pôle associatif de la Marbaudais. Lorsqu’il parle de son projet, ses yeux s’illuminent.

L’honnêteté de notre démarche à Maurepas signifie également récolter des témoignages moins positifs du quartier. C’est le cas de Yuksel Beyge, habitant de Maurepas par nécessité plutôt que par choix, et assez critique envers son lieu de vie.


Yuksel Beyge, le regard critique d’un migrant à Maurepas
L’air bourru, dans sa veste en cuir fermée jusqu’au cou, Yuksel est du genre à dire ce qu’il pense. Assis à une table du Babazula, le grand gaillard nous dévisage d’abord avec méfiance. C’est la première fois qu’on se rencontre en personne, après tout. Mais il s’adoucit vite, et met de côté sa carapace pour laisser entrevoir un sourire affectueux.

Émilie Duarte, fondatrice de l’association Les Merveilles de Maria, souhaite aujourd’hui enrichir et développer les activités de son village éducatif à Maurepas, afin de le rendre davantage accessible aux habitants du quartier.


Les Merveilles d’Émilie
« Bonjour ! Entrez, je vous en prie. N’oubliez pas de vous déchausser s’il vous plaît, ici on marche pieds nus ! » Émilie Duarte accueille avec énergie et bienveillance aussi bien les habitués que les nouveaux arrivants au sein de son village éducatif, dans le quartier de Maurepas. Dans ce lieu coloré, où résonnent les rires des enfants et les conversations des parents, elle cherche à promouvoir un type d’éducation alternatif, d’inspiration Montessori. Elle souhaite aujourd’hui diversifier ses activités et gagner en visibilité, pour  s’ouvrir davantage  aux habitants du quartier.

Marqué par les nombreux départs de sa vie, Cemil Akabayia est passionné d’art. Dans son bar, le BabaZula, il y a toujours de la musique, et ce n’est jamais la même. Cette institution du quartier de Maurepas, née de la rencontre entre Cemil et Onur, accueille des créations variées et les projets de multiples associations.


Cemil Akabayia, la détermination d’un barman mélomane
Quatorze heures. Avant de commencer le service, Cemil Akabayia entrouvre les rideaux de son bar, le BabaZula. Les ouds du Trio Jourdan, un groupe palestinien, enveloppent la pièce embrumée par la fumée des cigarettes qu’il enchaîne. Le quarantenaire vient de sortir du lit, la colocation qu’il partage avec son ami saxophoniste « Fab » est juste au-dessus du bar.
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Romain Blanchard, Daphné Brionne, Camille Debaud, Laurine Le Goff, Camille Margerit, Isis Marvyle.


Jean-François Bourblanc, avec Marie-Anne Divet et Michel Rouger



Pourquoi ce blog ?
Durant cette année universitaire 2022-2023, six étudiantes et étudiants en master 1 de journalisme à l’IEP (Sciences Po) de Rennes auront quitté régulièrement, au fil des semaines, leurs salles de cours et leurs travaux habituels pour s’immerger dans le quartier populaire de Maurepas. Ils ont enquêté, rencontré surtout, initiant eux-mêmes des actions tels des ateliers photo et d’écriture. Ils ont porté une attention particulière aux habitants venus d’ailleurs, migrants d’aujourd’hui et migrants d’hier devenus français qui font de Maurepas un quartier pluriel, de brassage culturel. De cette immersion, ils ont ramené une série de reportages à paraître durant ce printemps. Quelques tableaux d’où émergent, par le regard de jeunes journalistes, les multiples couleurs de la solidarité dans un quartier où les conditions de vie sont souvent difficiles.

Michel Rouger