Dans le bourdonnement médiatique quotidien revient sans cesse aujourd'hui une musique. Elle est plus ou moins forte selon les jours mais reste toujours là. Elle est partie l'hiver dernier de Tunis, du Caire, puis de Damas ; au printemps, elle a atteint Madrid, Lisbonne, Athènes ; puis elle est apparue à Santiago au Chili, à New-York et on l'entend un peu partout dans le monde. La voix des jeunes indignés a commencé à étouffer l'unique refrain entendu depuis vingt ans, celui d'un monde fini, condamné à s'agenouiller devant la tyrannie, celle de potentats ou celle des fianciers. Ces jeunes ne sont pas des millions et pourtant leur voix porte d'écho en écho. La presse, aux États-Unis surtout, la relaie, devinant que cette protestation non-violente vient du plus plus profond de sociétés excédées.
Michel Rouger
Michel Rouger