Lundi, le Président de la République, usant des prérogatives électorales attachées à sa fonction, a annoncé que les pourboires payés par carte bancaire seraient prochainement exonérés de charges pour les patrons et d’impôt pour les salariés. Encore une niche fiscale, mais qu’importe. L’idée est géniale. Le pourboire électronique, contrôlable par le patron et donc facilement opposable aux revendications de salaires, va sûrement ramener en cuisines et en terrasses les dizaines de milliers de salariés qui ont quitté depuis dix-huit mois une vie de travail aux horaires décalés et mal payée. C’est comme, à partir de ce 1er octobre, la réforme de l’assurance-chômage qui fait payer aux chômeurs les excès de contrats courts qu’ils s’acharnent à réclamer aux employeurs qui n’en peuvent mais : les idées courtes sont les meilleures. Le progrès social est toujours en marche. Trinquons. Gardez la monnaie.
Michel Rouger
Michel Rouger
En librairie : "La démocratie en réanimation" à partir des billets et des dessins de Nono
20210930 au nouveau pourboire.mp3 (1001.76 Ko)