Tout est en « crise ». Et depuis si longtemps maintenant. Cela fait en gros quarante ans que les médias nous le chantent sur tous les tons, imposant un bruit de fond qui angoisse, paralyse, abrutit, pousse les esprits vers les bonimenteurs lepénistes. Régulièrement, cependant, des coups de clairons nous ramènent au réel. Ainsi, a-t-on appris jeudi, les profits des 40 plus grosses sociétés de la Bourse de Paris (le fameux CAC 40) ont bondi au total de 33 % en 2014 à 62,43 milliards. L'activité est restée morose mais elles ont bien réduit les coûts, notamment de personnel. Ainsi ont-elles pu être généreuses pour leurs actionnaires. Pas de crise pour le capitalisme ni pour les inégalités. Pendant ce temps, un tiers des chômeurs ne touche rien, la moitié touche moins 500 euros. Qu'ils prennent des actions ! aurait dit Marie-Antoinette. Un oubli de la loi Macron.
Michel Rouger
Michel Rouger