Le procès des parents détraqués de la petite Marina a fait un tabac. Le public a pris d'assaut le tribunal Les médias, surtout, ont dépêché une meute de reporters : « Et n'oublie pas le web, ça fait du clic ! » Marina, notre feuilleton, parmi tant d'autres fait divers. Certes, le grand procès est un miroir où se révèle la face sombre de notre humanité. Mais à trop regarder ce miroir, on finit par y entrer et à s'y perdre. Délice du mal. Et moi, si différent du monstre. Là. L'Autre. Jadis, on allait jusqu'à la Place et on savourait ensemble la sentence. Maintenant, c'est différent, le plus souvent on savoure seul, on se fait peur seul, on se claquemure mais, au fond, rien n'a changé. Simplement, on est servi à domicile, c'est le progrès.
Michel Rouger
Michel Rouger