Continuons à parler de la Coupe mondiale, populaire et identitaire de foot, la bataille qui écrase sur nos écrans toutes les guerres sanglantes du moment. Le moment, il faut le reconnaître, est particulier. Durant quelques semaines, le raciste applaudit le joueur noir, le trotskiste brandit le drapeau confisqué par la famille Le Pen, le Breton redevient Français... Dimanche dernier, le bonheur était carrément dans le pré de Porto Alegre. Et 1 et 2 et 3-0 contre les redoutables Honduriens ! Voilà la France en finale puis victorieuse puis défilant sur les Champs-Élysées. Tous ensemble, Blacks Blancs Beurs, comme en 1998. Seulement jusqu'à la fin juillet, faut pas exagérer. Mais savourons cet éphémère moment où le pays de la désunion nage dans la communion. Où Benzema fait mieux que Victor Hugo, le génial poète. Il est vrai déjà européen.
Michel Rouger