Il y a deux mois, le 6 avril, une révolution non violente a surgi au cœur de Khartoum, la capitale du Soudan. Un nouveau printemps arabe pacifique. Et déjà tout près de mourir. Le sit-in était devenu un vaste forum politique où les utopies côtoyaient le prix du pain qui, en triplant, a déclenché la colère puis un vent de liberté. Depuis lundi, les durs des militaires et des bandes de miliciens à leur solde se déchaînent. Des corps échouent par dizaines sur les berges du Nil. Les leaders du mouvement sont entrés dans la clandestinité tout en continuant à appeler à toutes les formes de désobéissance civile. Combien de temps vont-ils résister ? Leur sort ne semble guère préoccuper les démocraties occidentales qui assignent les Africains à la dictature, la pauvreté et aux naufrages en Méditerranée.
Michel Rouger
Michel Rouger
2019 06 26 Khartoum.wav (10.37 Mo)