Bientôt six mois que le Printemps arabe a commencé, que Mohamed Bouazizi, figure emblématique du grand mouvement populaire, s'est suicidé. Et devant nos écrans, l'habitude s'est installée. Les dictatures résistent toujours en Libye, en Syrie et au Yemen. Les forces internationales sont enlisées dans le plus petit des trois, quatre fois moins peuplé mais État pétrolier. Les Syriens et Yéménites, eux, sortent en foules pour conquérir la liberté mais n'ont que leurs corps à opposer aux balles. Des centaines de martyrs anonymes : la routine. Le problème des révolutions, aujourd'hui, c'est qu'elles durent beaucoup trop longtemps. Le corps du petit syrien Hamza, 13 ans, torturé fin mai, a fait sursauter. Un temps seulement. Besoin d'autres images.
Michel Rouger
Michel Rouger