"Tu as pris ton masque ?" Le masque est l'objet de la rentrée scolaire, l'objet de l'année, ici, partout. Un fétiche mondial. Du jamais vu depuis l'aube de l'humanité. Où, quand, comment, pourquoi l'enfiler ? Plus important que tous les malheurs du monde réunis. Et on ne joue pas avec un fétiche. Oser écrire "Les masques tombent" au gouvernement et voilà la police sirène hurlante à la rédaction. Entré pour longtemps dans nos vies, le bout de tissu à deux élastiques aura bientôt aussi sa version fashion. Problème : le masque avance masqué. Il protège de certaines gouttelettes et en génèrent d'autres, celles de la peur, qui pénètrent par les pores avec la sueur, embrouillent la cervelle, paralysent l'esprit. Oubliées les millions de victimes de la pauvreté, de la pollution et de la surconsommation, relégués les dérèglements climatiques et politiques, abritées les richesses qu'il faut bien pourtant cette fois partager pour affronter la grave crise sociale qui arrive avec toutes ses souffrances. « N'oublie pas ton masque ! » Et tout le reste.
Michel Rouger
Michel Rouger
Le Masque.mp3 (559.45 Ko)