L’année électorale a commencé et les plus démunis ont intérêt à se terrer dans leurs abris, quand ils en ont. Les balles vont siffler. Après avoir introduit le soupçon sur les réfugiés afghans fuyant l’enfer, le président candidat a récidivé contre les bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire en soutenant d’emblée le ministre Blanquer. "Certains l’utilisent pour acheter des écrans plats", avait insinué celui-ci, ministre de l’Education retors ou ignorant. Toutes les études montrent en effet que l’immense majorité des pauvres s’ingénient à joindre les deux bouts, comptent chaque euro : les cinq que le Président leur a déjà rabotés sur l’APL leur manquent d’ailleurs beaucoup. Les rares abus ne sont rien à côté des milliards dilapidés dans les aides aux entreprises ou les niches fiscales. Mais, archaïsme et cynisme mêlés, le vieux soupçon remontant au Moyen-Age, florissant dans une bourgeoisie du 19e siècle apparemment de retour, peut être payant chez une partie des électeurs. On attendrait plutôt d’un Président qu’il soutienne les vaccins combattant ce virus dévastateur.
Michel Rouger
Michel Rouger
20210908 Le bourgeois et le pauvre.mp3 (1.23 Mo)