Il y a vingt ans, fatiguées d'un conflit interminable, les démocraties occidentales abandonnaient les combattants de la liberté afghans. A Paris, le gouvernement recevait un ministre taliban et snobait Massoud, le résistant bientôt assassiné par Al-Qaïda. Les attentats du 11 septembre les réveillèrent et elles partirent chasser ces Talibans protecteurs de Ben Laden. Aujourd'hui, défaites, elles fuient dans un pitoyable sauve-qui-peut, abandonnant sur le tarmac celles et ceux qui croyaient en elles. De nouveau fatiguées, en proie aux crises sanitaire et climatique, vont-elles dédaigner les aspirations d'une population qui a beaucoup évolué depuis vingt ans, a doublé, a rajeuni, s'est formée, urbanisée ? Cette récidive-là est à craindre au moins autant que celle d'attentats islamistes sur notre sol.
Michel Rouger
Michel Rouger