La Cour des comptes, la gardienne de nos deniers publics, vient d'afficher ses annuels gaspillages et tripatouillages. Peu efficace mais utile. Néanmoins, tous comptes faits, les sages du Palais Cambon, le nez collé sur leur calculette, n'auraient-ils pas développé une myopie aigüe ? La société, la vie, les gens leur sont devenus flous. « Il faut réduire les dépenses sociales ! », s'alarment-ils. Ah bon. Logique pourtant qu'elles progressent. Depuis bientôt 40 ans, l'État, les collectivités, les organismes sociaux doivent écoper pour maintenir hors de l'eau les millions de naufragés d'un système qui préfère le capital au travail, la rente au salaire. Mais laissés-pour-compte, votre compte est bon ! Désindexons les allocations, dit la Cour. Qu'elles ne suivent plus la hausse des prix. Les gens de peu ont trop. Tant pis s'ils mangent, se logent, se soignent plus mal. Et si on les désindexait de la vie ? Certes, ils meurent déjà avant les autres mais s'ils partaient un mois plus tôt ? Combien de milliards d'économisés ? Faut calculer.
Michel Rouger