Un mois. Il y a un mois que le Premier ministre a sorti son gros rabot : 50 milliards d'argent public à éliminer. Et depuis l'angoisse s'installe peu à peu dans les myriades d'associations qui permettent à la société de ne pas dégringoler. Leur crainte grandit de voir leurs subventions et leurs emplois valser. Le rabot passe déjà. Là, pas de fermetures d'usines à la Une. Les petits ateliers qui réparent dans les quartiers et les villages la casse d'un système économique destructeur, les petits labos qui tentent d'inventer avec trois bouts de ficelle un futur vivable, suppriment en silence des emplois déjà depuis longtemps précaires ou se demandent comment assurer l'avenir de leurs emplois d'avenir. Sale quart d'heure pour les citoyens engagés. Mais face à l'impasse globale, restent l'indignation et l'énergie locales.
Michel Rouger