Le peuple iranien vote de nouveau. Courbé. Quatre ans après l'immense appel à la liberté déclenché par les élections truquées, le printemps perse s'est évanoui : persiste, depuis, le climat glacial du despote en turban noir Ali Khamenei. À Istanbul, sous le refroidissant Erdogan, le printemps turc ne semble pas pouvoir éclore place Taksim. Pendant ce temps, en Syrie, un déluge de violence n'en finit pas de noyer dans le sang les espoirs de démocratie apparus lors des grandes manifestations populaires et non-violentes d'il y a deux ans. Syrie, Égypte, Tunisie, Yémen... Que sont devenus les printemps des jeunesses arabes ? Printemps pourris. Dans nos jardins, pourtant, rosiers et résédas parviennent à fleurir, malgré la pluie. Et le temps nous l'a appris : les sociétés, là-bas ou ici, sont comme nos jardins.
Michel Rouger