Stéphane Hessel s'en est donc allé. On ne va pas s'en indigner, c'est dans le cours des choses. Quand même, la mort est toujours révoltante, non ? Surtout, quand elle laisse un tel vide. Quelle voix peut aujourd'hui porter aussi haut le refus de l'inacceptable ? Hessel parti, les jeunes Indignés vont être davantage renvoyés à leurs rêves. Hessel parti, dire non va redevenir un peu plus suspect. Des militants syndicaux et associatifs ont, par exemple, dit non sous l'ère sarkozyste et restent aujourd'hui poursuivis. Le pouvoir socialiste va-t-il les amnistier, comme il était d'usage jadis ? Oui, non, peut-être. Hessel, leur as-tu laissé ta boussole ?
Michel Rouger
Michel Rouger