La violence devrait être au bac cette année tant elle inonde nos écrans comme la Seine en crue. Il y a, hors catégorie, le terroriste assassin de policiers, monstre sorti des guerres pétrolières et de l'implacable ségrégation de nos banlieues. Il y a les hordes de hooligans exportées par l'extrême-droite russe. Mais ces violences ne font qu'alourdir le climat haineux qui pèse depuis des mois sur le pays, où des casseurs enragés greffés sur les manifestations sociales affrontent des gendarmes et policiers qui dérapent, fanas de baston ou saturés de tâches par le pouvoir. Celui-ci, comme les précédents, incapable d'offrir une vision d'avenir, ignorant les frustrations d'une population condamnée à courber l'échine, porte une lourde responsabilité ; une partie des syndicats aussi qui prolongent une épreuve de force perdue. Les haines s'installent pour le bonheur du Front National : le parti d'extrême-droite peut espérer imposer un jour au pays sa violence et sa police.
Michel Rouger
Michel Rouger