« Moi, président de la République » : tout le monde se souvient de l'anaphore historique du candidat Hollande en mai 2012 à la veille de son élection. Moi, président, quinze fois redit, un élan lyrique indépassable. Beaucoup s'en moquent encore. À tort. Il ne faut pas se moquer. Si François Hollande laisse quelque chose en héritage, c'est bien cela. Un an avant l'élection du prochain Moi, ils sont une bonne trentaine – un record – à s'y voir, dans leurs rêves, dans leur miroir : Moi, président.. Au début, on se dit toujours : « L'élection, une bonne occasion pour faire connaître mes idées ». Puis le Moi se met à gonfler. Les sondages vous donnent 1 % et alors ? François Hollande était parti bien bas, lui aussi. Tout est possible. La vérité, c'est qu'il y a 66 millions de Français, et moi et moi et moi…
Michel Rouger
Michel Rouger