Le non grec a mis un sacré bazar dans l'argenterie des popes de la finance européenne. Car tout ça est une question de Foi, bien sûr. S'il s'agissait de Raison, on étudierait de près les effets de l'austérité sur la dette grecque, les calculs des banques, les dégâts des saignées du FMI ici comme partout. On évaluerait aussi l'impact du syphonnage fiscal du Luxembourg sur les contribuables européens, des bas salaires allemands sur l'agroalimentaire breton et autres tartufferies européennes. Non, les Grecs ont péché, gravement péché. Et ils doivent souffrir, souffrir. Le référendum ? Une hérésie. Le non rebelle ? Un sacrilège. La Foi est soumission aux yeux de popes fanatisés en plein djihad. « Hors d'ici ! Grexit !! » L'emporteront-ils sur les popes tolérants et éclairés qui devinent combien l'exclusion des Grecs europhiles encouragerait les europhobes et mettrait en péril le grand dessein européen ? Mettons un cierge.
Michel Rouger
Michel Rouger