En lançant une répression bête et féroce contre les votants au référendum, le gouvernement espagnol a sérieusement fait grimper dimanche le mur d'intolérance que les politiciens nationalistes catalans construisent depuis 2010. Dans le reste de l'Espagne, les esprits s'échauffent. Les Catalans eux-mêmes se déchirent ; ceux qui se veulent aussi Espagnols, bien que majoritaires, ont peur, se taisent, se privent du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Ce droit, sacré pour les populations opprimées, colonisées, est-il d'ailleurs pratiquable par une région autonome qui dispose de toutes les armes de la démocratie ? Dans une époque moderne où les peuples sont interdépendants à défaut d'être solidaires ? En attendant, le nationalisme nourrit aujourd'hui une fois de plus la haine, armera peut-être encore demain des exaltés. Fera, fait déjà, couler le sang. Et les murs borneront pour longtemps les esprits. Pour une médiation internationale dans le conflit catalan, un lieu est tout trouvé, au cœur de l'Europe : Sarajevo.
Michel Rouger
Michel Rouger