Les punaises de lit viennent de sauter à la une des médias. Il est certain que ces fâcheux hétéroptères suceurs du sang des endormis, qu’ils soient riches ou miséreux, dévorent moral et lien social. Mais cette bestiole de six millimètres est en train aussi de provoquer l’un des ces emballements médiatiques qui masquent des faits autrement plus importants. Les Etats généraux de l’information, par exemple, partis le 3 octobre pour neuf mois de débats dont on aimerait qu’ils aident les citoyens à faire face aux fake news, les journalistes à se protéger des pressions financières, la démocratie à se préserver du venin bolloréen. Ou encore l’appel dramatique ce 4 octobre des Restos du cœur contraints dès le mois prochain et pour la première fois de leur histoire, de refuser de nourrir une partie des pauvres tant ils sont nombreux. Face au scandale de la pauvreté qui s’aggrave d’année en année, quelle punaise finira par empêcher les gouvernants de dormir ?
Michel Rouger
Michel Rouger