Le froid arrive, les petits budgets sont minés par la hausse des prix, c’est le moment ! La chasse aux squatteurs et aux locataires en situation précaire lancée cette semaine par le député macroniste Guillaume Kasbarian, avec le soutien d’un gouvernement décidément sans boussole, révolte bien au-delà des associations défendant le droit au logement. Si des squats posent problème à des propriétaires, le phénomène est marginal face au scandale touchant un pays aussi riche que la France : 300 000 personnes sans domicile, 100 000 vivant dans des habitats de fortune, plus de 50 000 enfants dans la rue ou des abris minables. Alors qu’1,1 million de logements privés sont vacants depuis au moins deux ans. Le député Karbarian propose de réduire les délais pour expulser les locataires en retard de loyers et d’infliger aux squatteurs jusqu’à 45 000 € d’amende et trois ans de prison. L’entassement y bat un nouveau record : 72 800 prisonniers pour 60 700 places. Pas grave. Qu’ils se serrent. La place des pauvres est en prison, ça s’est déjà vu, c’est redevenu moderne.
Michel Rouger
Michel Rouger
20221201 Dehors.mp3 (1.2 Mo)