Le train de la Ve République, vieux de 63 ans, vient de glisser sur une voie de garage. Rattrapable ? Plus de la moitié des Français l’ont abandonné. Bien davantage encore, jeunes en tête, le populo malmené depuis des années. Et voilà la panne. Jupiter, le conducteur, qui se voulait à la fois en cabine, au contrôle et au guichet, semble avoir perdu les manettes. Les agents, démocratiquement désignés par les usagers – mais par un quart seulement dimanche dernier – ont formé trois groupes qui se heurtent en tentant de le rejoindre en cabine. Un vrai bazar. Au moins, cette fois, c’est clair : l’arrogance et la passion pour la guérilla sont vieux jeu. Si l’on veut remettre le train sur la voie de la démocratie à laquelle les gens aspirent, il va falloir passer aux dialogues et compromis pour répondre aux urgences complexes du temps. Un peu à l’allemande. Sans se renier. Sans rien céder aux idées du groupe entré dans le train par surprise dimanche et prêt à le faire pour de bon dérailler.
Michel Rouger
Michel Rouger
20220623 La panne.mp3 (1.13 Mo)