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22/06/2022

La panne



Le train de la Ve République, vieux de 63 ans, vient de glisser sur une voie de garage. Rattrapable ? Plus de la moitié des Français l’ont abandonné. Bien davantage encore, jeunes en tête, le populo malmené depuis des années. Et voilà la panne. Jupiter, le conducteur, qui se voulait à la fois en cabine, au contrôle et au guichet, semble avoir perdu les manettes. Les agents, démocratiquement désignés par les usagers – mais par un quart seulement dimanche dernier – ont formé trois groupes qui se heurtent en tentant de le rejoindre en cabine. Un vrai bazar. Au moins, cette fois, c’est clair : l’arrogance et la passion pour la guérilla sont vieux jeu. Si l’on veut remettre le train sur la voie de la  démocratie à laquelle les gens aspirent, il va falloir passer aux dialogues et compromis pour répondre aux urgences complexes du temps. Un peu à l’allemande. Sans se renier. Sans rien céder aux idées du groupe entré dans le train par surprise dimanche et prêt à le faire pour de bon dérailler.

Michel Rouger

 
20220623_la_panne.mp3 20220623 La panne.mp3  (1.13 Mo)





1.Posté par Lefeuvre Hervé le 27/06/2022 14:16
Bonjour,
D'accord avec l'Edito bien sûr, si la démocratie se délite c'est bien du fait d'une élite sourde à la parole d'en bas, mais c'est aussi parce que s'est aggravée à plusieurs niveaux la défiance envers la parole des précaires, des opprimés, des laissés pour compte. Une personne, un groupe, qui n'est pas écouté ou pas entendu, est un groupe humilié, qui nourrit de la rancoeur, qui est facilement aveuglé et attiré par les idéologies les plus néfastes. Nous avons la responsabilité partout, dans les syndicats, les associations militantes, caritatives, les maisons de quartier, les centres sociaux, au niveau des collectivités... à donner les moyens de la parole collective aux personnes laissées pour compte. Si le suffrage censitaire n'existe plus sous la forme qu'il a connue en 1789, il n'en reste pas moins que sont écartés de la démocratie participative celles et ceux que les conditions de vie empêchent d'accéder à une expression, à la délibération avec d'autres. Pour la démocratie, il n'y a pas de pire danger que des populations maintenues dans le silence, empêchées de participer. Chacun de nous doit s'en convaincre et se donner les moyens d'aller vers celles et ceux qui n'ont jamais donner un point de vue, que l'on a jamais écoutés, dont le savoir de l'expérience vécue est ignoré ou méprisé. Chacun de nous à un chemin à faire pour faire place à la parole de l'autre, pour qu'elle puisse nourrir une réflexion, des revendications communes. Cette force de la société civile ne pourra plus alors être évitée, rejetée par la puissance publique, étatique, parce qu'elle constituera un contre-pouvoir, elle sera porteuse d'une intelligence, de propositions, de revendications visant les intérêts de tous et de toutes et pas seulement ceux de corporations, de communautés organisées.

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