Soudain, sur le journal, très loin du ramadan tragique des Gazaouis et autres horreurs, malheurs et douleurs du monde, une grande photo : dans une humaine demeure, venu se faire limer les sabots, le cochon. Au royaume des Nouveaux animaux de compagnie, prospèrent aujourd’hui les NAC de ferme, et entre la poule et la mini-vache, s’avance le cochon (plus d’infos sur le blog GroinGroin). Normal. Le cochon n’est-il pas l’animal le plus proche de l’humain ? Pas l’humain du hashtag #balancetonporc, très désobligeant pour l’animal. Non. L’humain de son génome. Le cochon est notre parent. Un quasi-semblable. Sur cette photo, il représente en outre la réussite, l’élite toisant le peuple des fermes-usines aux milliers de porcs maltraités. Une vraie photo miroir de notre société occidentale. marchande, inégalitaire. Il arrive peut-être parfois que le cochon sente alors soudain le mépris de cette société pour le vivant, que de star il peut redevenir vite fait objet jetable. Alors il se met à rêver au geste et à la voix de l’éleveur ancestral qui le respecte et connaît le sens de sa vie : l’offrir en filet ou jambon, saucisse ou saucisson, au bonheur des humains, pieusement et modérément.
Michel Rouger
Michel Rouger
Le cochon.m4a (1.87 Mo)