"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", disait Chirac. Non. Nous la regardons brûler sous les lances d’incendiaires qui l’arrosent d’essence, acceptés, invités, au milieu des pompiers. 503 lobbyistes des firmes du pétrole, du charbon et du gaz ont été accrédités à la COP26, a dénombré une ONG, sans compter ceux glissés dans des délégations nationales. C’est plus que tout pays. Bien des représentants du Sud, au contraire, ont été exclus, faute de vaccins, de visas britanniques ou de pouvoir se loger cette semaine à Glasgow. Proches des discussions, ces lobbyistes auront donc pu saper encore les efforts, empêchant que l’on contienne la hausse du réchauffement sous les 2° prévus par l’accord de Paris. Le Nord va continuer à chauffer la Planète, sans même, avec un cynisme persistant, dédommager vraiment le Sud qui en meurt. La première des famines climatiques est pourtant arrivée, frappant 1,5 million d’humains au sud de Madagascar. Mais les lobbyistes peuvent quitter Glasgow satisfaits, le regard ailleurs, sans même que l’on songe à les interdire lors du prochain rendez-vous.
Michel Rouger
Michel Rouger
20211111 Les incendiaires de la COP26.mp3 (1.29 Mo)