Le ministre de la Justice a tonné mardi, à l’Assemblée. "Vos propos sont incendiaires", a-t-il lancé à une députée d’extrême-droite enflammée par le drame de Crépol. La horde sauvage ultradroite tombée ensuite sur des habitants de Romans-sur-Isère, a cette fois réveillé le gouvernement. Jusqu’ici, comme les précédents, il s’est accommodé des incendiaires habitués à recruter, portes et micros ouverts, et à attiser un racisme haineux contre les minorités socialement défavorisées. Pourtant, par un apparent paradoxe, la société française, disent les études les plus approfondies, est bien plus tolérante qu’il y a trente ans. La diversité s’est banalisée, l’opinion sur les minorités, immigrés compris, est devenue positive, même un Darmanin approuve désormais le mariage homosexuel ! Mais l'électorat le plus tolérant, les jeunes générations immergées dans un monde multiculturel, vote peu, éloigné des politiques qui ne répondent pas aux soucis majeurs de logement, fin de mois, climat ou santé. Et si l'on s'adressait à cette France-là pour la reconquérir ? Loin de ça, le gouvernement sort un énième projet de loi sur l’immigration, permettant aux sénateurs conservateurs de souffler sur les braises. Le ministre aura beau tonner, il est à craindre que les incendiaires continuent à enflammer les esprits.
Michel Rouger
Michel Rouger
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