L’Histoire retiendra que le 16 mars 2023 le président de la République d’alors, Emmanuel Macron, décida d’imposer une réforme injuste et inexplicable des retraites contre la volonté du pays : l’assemblée des députés empêchée de voter, l’ensemble des syndicats de salariés méprisés, des millions de manifestants pacifiques, une opinion aux trois-quarts hostile... La mesure la plus anti-sociale, le report de l’âge de départ à 64 ans que lui-même refusait quatre ans plus tôt, devait se faire. Elle était, justifiait-il, dans son programme électoral, donc à ses yeux légitime. Peu lui importait que 80% des citoyens n’avaient pas voté alors pour ce programme, qu’il ne devait sa légitimité que par rejet de l’extrême-droite. Un vrai démocrate, dans un tel contexte, aurait dialogué avec les forces du pays, écouté ses corps intermédiaires et ses parlementaires. Mais le président technocrate, pour qui les Français ne travaillaient pas assez, restait insensible aux souffrances sociales. C'est pourquoi, de même que son premier mandat avait provoqué l’entrée au Parlement de quatre-vingt-huit députés d’extrême-droite, celui-ci semblait annoncer un désastre démocratique dans quatre ans : une passation du pouvoir de Macron à Le Pen.
Michel Rouger
Michel Rouger
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