Le bon pape François s’en est allé mais les feuilles des arbres et arbrisseaux ont ressuscité. Sont réapparues aussi les feuilles d’impôt mais percent parfois dans la brume des morceaux de rêves : en feuilletant la déclaration de revenus, affleure un sens, l’idée que l’impôt bientôt prélevé financera l’école, la santé, le logement, le bien de tous. C’est miracle d’ailleurs que le ciment de la société, bien que sévèrement fêlé, résiste encore à tous ses pourfendeurs, politiciens, conseillers ou exilés fiscaux ; au choix des inégalités fait par les gouvernants ; à la sécession insolente des plus riches ; à l’inconséquence du macronisme qui laisse à la fois des services publics en détresse, des collectivités appauvries et une dette record ; à l’étrange Bruno Le Maire, argentier du pays sept ans durant, plus attentif apparemment aux lignes de ses romans de gare qu’aux lignes budgétaires. De quoi ressusciter aussi la sève de la révolte, un printemps chaud ? Ça s’est vu mais on divague, on divague...
Michel Rouger